“Nantes, la ville aux mille visages” sort aux Éditions D'Orbestier: “Grands amoureux de la ville de Nantes, Stéphane Pajot, par ses écrits inspirés et Romain Boulanger, par ses photographies artistiques, lui déclarent leur flamme, chacun à sa façon pour nous faire découvrir ses mille visages...”
C’est donc à un nouveau voyage dans Nantes que nous convie l’ami Stéphane Pajot. Je dis “l’ami Stéphane Pajot” à dessein. Toutes celles et ceux qui ont des projets liés à la culture à Nantes le connaissent: il est toujours là pour recueillir et transmettre des informations comme il peut, soit par le biais du journal pour lequel il travaille, Presse Océan, soit par d’autres biais. Si Nantes a 1.000 visages, quel est celui de ce journaliste cycliste solidaire toujours à l’écoute de ce que font les autres? Entretien...
PS: un entretien similaire aura lieu avec Romain Boulanger prochainement... à suivre!
Bonjour Stéphane... Puisque c’est le sujet, as-tu, toi-même, un ou plusieurs visages?
Bonjour! Mon visage est à géométrie variable, il se module en fonction des événements, des émotions, des colères contre les salauds, de l’amour, de l’amitié et de la mélancolie.
Quand tu parles et quand tu écris, est-ce le journaliste, le romancier ou l'homme qui s'exprime?
C’est le même, le fait d’être journaliste génère juste des réflexes de publication, on n’est pas journaliste 8 heures sur 24 mais tout le temps. Ecrire un roman permet de lâcher prise avec l’info et la deadline quotidienne, le temps redevient souple, élastique, doux.
Des 1.000 visages de Nantes, quel est ton préféré? Y en a-t-il un qui te ressemble?
Le visage du ciel au-dessus des toits, au-dessus de la Loire, le gris et le lumineux, les crépuscules, le matin et le soir.
Quel métier rêverais-tu de faire si tu devais en changer ?
Aucun. Ne pas travailler.
Un des personnages que tu as créé s'appelle "James Fortune". Es-tu plus "James" ou "Fortune"?
C’était un pseudonyme pour les premiers livres, James était le nom d’un camarade d’origine africaine quand j’étais en terminale (je l’ai pris en hommage à lui) et Fortune avait été trouvé par le copain de ma mère. « James fera fortune », a un jour brandi, pancarte en main, le chanteur du groupe nantais Les Shtauss sur la scène d’un concert à la MJC de Rezé. Ce n’est pas encore le cas trente ans plus tard. Les deux noms sont indissociables. Le personnage de James Fortune revient dans une nouvelle noire qui, je l’espère, sera publiée en 2018.
Tu connais bien Nantes... Comment décrirais-tu l'âme de la ville?
Militante, solidaire.
Quelle est la journée type de Stéphane Pajot?
Classique. Boulot, vélo, dodo. A Presse-Océan, tout dépend des rendez-vous, des rencontres. Les jours de repos sont parfois propices aux traquenards, à l’aventure, à l'imprévu.
Qu'espères-tu ardemment pouvoir faire un jour ?
A mon petit niveau, réussir à sortir de la mouise quelques personnes qui galèrent.
Tu es un boulimique de l'écriture sous toutes ses formes. Quand poses-tu le crayon?
Quand je trinque avec des amis, au comptoir d’un petit bistrot breton, à la vie, à l’amour et aux galettes saucisses qui manquent tant à Nantes. Quand j’ouvre un polar du Cubain Léonardo Padura, de l’Ecossais Iain Levison ou de la Française Hannelore Cayre et que je me dis whaouh, c’est trop bien, bonheur absolu, dégustation des mots, d’une histoire. Quand le sourire de quelqu’un fait le bonheur de ta journée, tu laisses le crayon sur ton oreille et tu t’inventes un voyage dans l’inconnu.
Tu te ballades beaucoup entre les mots et les images. De quoi te nourris-tu le plus? Vers quoi cette alternance de supports t'emmène-t-elle?
Pour la première fois, j’ai travaillé avec un photographe, Romain Boulanger. Le livre « Nantes, la ville aux mille visages » est né cette année parce que j’aimais son regard sur la ville, ses images. Il m’a permis de redécouvrir la cité avec ses yeux avertis et malicieux. Je me nourris autant, dans ce cas précis, des images du photographe que de la recherche de belles histoires qui peuvent en décliner, insolites et méconnues de préférence. Cette alternance de supports rejoint le même objectif : raconter la ville.
Une ville qui a 1.000 visages n'en a donc aucun ?
Si, mais à l’image d’un puzzle, chacune des mille pièces constitue son visage.
Qui es-tu ?
Un intérimaire dans la continuité de l’espèce qui sait que le temps est précieux et court. J’évite d’en perdre avec les tricheurs ou les imposteurs ; je tente juste de partager les bons moments en compagnie des belles âmes qui m’entourent ou que je croise et qui méritent le respect. Agis dans ton lieu, pense avec le monde, a écrit Edouard Glissant. Peace and love for ever, comme dit mon vieux pote Peter Church.
Propos recueillis par #PG9
En savoir plus...
Page Facebook de Stéphane Pajot: Nantes Fascinante - Stéphane Pajot https://www.facebook.com/StephanePajot44/
“Nantes à la carte” découvrir la ville en remontant le temps avec des cartes postales et Stéphane Pajot comme guide poète (via Télénantes): http://www.telenantes.com/emission/nantes-la-carte
Différents éditeurs de Stéphane Pajot (liste non exhaustive):
Editions d’Orbestier pour tous les livres liés à l’histoire de Nantes: http://www.dorbestier.com/
Éditions L'Atalante pour “Anomalie P.”: http://www.l-atalante.com/
Editions Baleine Poulpe pour “Aztéque Freaks”: http://editionsbaleine.fr/
L'Atelier Mosésu pour “Deadline à Ouessant”: http://www.atelier-mosesu.com/
Coop-Breizh pour “Carnaval Infernal”: http://www.coop-breizh.fr/
"Nantes, la ville aux mille visages" par Stéphane Pajot et Romain Boulanger aux Éditions D'Orbestier 29, 90 €
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