Slameuse/ Slameur: Slamouraï
Equipe de: Valence
Pourquoi Slamez-vous?
Enquête auprès des slameurs sélectionnés pour la Coupe de la Ligue Slam de France 2019 www.ligueslamdefrance.fr
Bonjour Slamouraï! Comment as-tu rencontré le slam?
Bonjour Philippe. J'ai découvert la discipline dans un bar à Lyon, après avoir lu un article dans un journal gratuit à la sortie du métro mentionnant une scène ouverte slam. C'était en 2004, Facebook n'existait pas, Grand Corps Malade était encore inconnu du grand public. En ce qui me concerne, je voulais simplement tester mes textes devant un public que je ne connaissais pas. À cette époque, je commençais à faire du rap mais ce soir de Février, allait dévier ma trajectoire. Je découvrais, émerveillé, des slameuses et des slameurs d'une qualité incroyable, avec une ouverture que l'on ne trouvait pas dans le rap à cette époque. On pouvait assister à un fabuleux mélange des générations et des genres (hip hop/ rock/ punk/ poésie/ oulipo/ politique). La scène était animée par la section lyonnaise des amasseurs de mots. Aujourd'hui, ce collectif n'existe plus, mais j'entretiens encore des relations avec certain.e.s de ses membres.
Comment écris-tu tes textes? Qu'est-ce qui t'inspire?
J'écris partout, sur un téléphone, un ordinateur comme sur une feuille ou un carnet, je note chaque idée, chaque mot prometteur, quitte à les travailler plus tard si je n'ai pas le temps. J'aime particulièrement faire des assonances et des alliterations. À cet effet, j'ai une préférence pour l'écriture numérique qui facilite le montage des mots, et la recherche de toutes les possibilités. C'est un casse tête dans lequel je peux me perdre durant des heures... La contrainte l'emporte sur l'inspiration, cela devient presque des mathématiques. Ce qui m'inspire, ce sont les mots et leurs sens, parvenir à évoquer une image, une émotion. Je considère que mon travail consiste à trouver l'alchimie entre le sens et le son, peu importe que le sujet soit profond ou superficiel, du moment qu'il reflète une réalité. Il faut que l'esthétique phonétique soit palpable et le texte compréhensible puisque le slam est avant tout déclamé.
Aimes tu te mettre dans des conditions particulières pour écrire (lieu, ambiance, moment de la journée...)?
Pas forcément, je peux écrire en toute circonstances du moment que je l'ai décidé ou que j'en ai envie. Si tu as d'autres activités artistiques, le Slam a-t-il une place particulière dans ton processus créatif?
Je n’ai pas d'autres activités artistiques.
Comment est la scène slam autour de chez toi? La fréquentes-tu assidûment chez toi et aussi ailleurs?
À Lyon, la scène slam est très vivante. Nous avons un très gros vivier de slameuses et de slameurs qui se renouvelle depuis plus de 15 ans. Je fais partie d'un collectif, “Le cercle des poètes à la rue”, nous sommes membre de la ligue et nous animons 3 scènes mensuelles dans différents lieux (cf à la fin). Il y a aussi deux autres scènes slam mensuelles sur Lyon auxquelles j'aimerai participer plus souvent mais le temps me manque. Celle du collectif de la dechirature et celle de Fifamé, slameuse, membre de la ligue. Enfin, la nuit du slam est co-organisée avec le collectif de la tribu du verbe.
Que dirais-tu à quelqu'un qui cherche à découvrir la discipline pour lui donner envie ?
Quand je fais découvrir le slam à quelqu'un je lui dis que c'est une porte ouverte sur l'infini. Ce qui compte c'est la qualité du texte et la performance réalisée pour le déclamer, tous les sujets sont permis. Alors si tu aimes écrire, apprend à aimer dire car tu es le/la seul.e à pouvoir mettre en voix ton texte comme tu l'imagines. Et si tu aimes dire, apprends à aimer écrire car cela te permettra de te construire une pensée, un univers, une réflexion, un moyen de retranscrire tes émotions et de les partager avec les autres.
Un grand merci à la Ligue Slam de France, à toute l’équipe de Valence, notamment bien sûr à Slamouraï pour sa disponibilité... Propos recueillis par #PG9 (par mail)
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