Slameuse/ Slameur: Louve Hermanita
Equipe de: Toulouse
Pourquoi Slamez-vous?
Enquête auprès des poètes sélectionné-e-s pour la Coupe de la Ligue Slam de France 2020
Comment as-tu rencontré le slam? Te souviens-tu de la première scène à laquelle tu as assisté, puis participé (et donc de ton premier texte)?
Hé bien je crois que j'ai rencontré le slam depuis très longtemps sans jamais vraiment le savoir. En fait, c'est un enseignant de français qui, en quatrième m'a d’abord donné le goût pour l'écriture. J'ai commencé à écrire mes premiers poèmes et puis mon écriture à évoluer. Je suis de la génération Diam's, je crois qu'elle a joué un rôle dans ma façon d'écrire. Et puis, bien sûr, plus tard Grand Corps Malade! Ma première scène, je crois que c'était au DownTown à Paris. J'ai poussé la porte un peu par hasard, j'ai vu que des gens déclamaient leur texte et j'ai fait : "Whaaaa"... Je crois que c'est parti de là! J'ai déclamé un de mes textes (je ne sais plus lequel) puis 2, puis 3... Puis les autres, puis tous !
Comment écris-tu tes textes? Qu'est-ce qui t'inspire? Aimes tu te mettre dans des conditions particulières pour écrire (lieu, ambiance, moment de la journée...)?
L'écriture et moi avons besoin d'un moment romantique ! J'écris la nuit avec du piano et une lumière tamisée. Ce sont les moments où j'écris le plus et où je suis le plus inspirée. La plupart de mes textes sont engagés, rendent hommage à des gens disparues dans diverses conditions. Je traite des sujets tels les violences conjugales, la perte d'un enfant, le sort des réfugiés, le harcèlement, l’inceste.... les sujets sociétaux m'inspirent. J'essaye de me mettre à la place de l'autre. Je lis leurs histoires, je m’intéresse à ceux à qui je rends hommage. Je les imagine, face à moi et, avec le piano, souvent mélancolique, je me mets dans une bulle et j'écris.
Si tu as d'autres activités artistiques, le Slam a-t-il une place particulière dans ton processus créatif?
J'ai fait beaucoup de théâtre. Ce qui m'a aidé à porter ma voix, à travailler ma présence scénique, j'ai aimé le théâtre, mais je me suis tournée vers un métier plus humain dans lequel je peux y intégrer l'écriture. L'écriture est pour moi viscérale. Je ne peux pas m'en passer. J'ai abandonné le théâtre, mais jamais je ne pourrais abandonner le slam. j'ai besoin d’extérioriser, d'expulser.
Comment est la scène slam autour de chez toi? La fréquentes-tu assidûment chez toi et aussi ailleurs?
La scène Slam chez moi à Toulouse, c'est une grande famille ! Tout le monde connaît tout le monde ! J'y vais le plus souvent possible ! Mais je ne suis pas encore allée ailleurs, pour le moment ! Mais il le faudrait !
Que dirais-tu à quelqu'un qui cherche à découvrir la discipline pour lui donner envie?
Tu veux qu'on t'écoute pour une fois ? Alors : écris. Ne te pose pas de question, écris. Et viens avec moi, je t'emmène dans un endroit où on va t'écouter, vraiment.
Quelle est pour toi la place de la poésie dans la société?
Elle est dissimulée mais si on cherche bien, on la trouve. Il suffit de se renseigner un peu, de pousser la porte d'un petit bar associatif et la magie s'opère.
Comments