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[Le Théâtre et vous] JULIETTE DUCORNETZ - TPN44 (Promo 2021)

"Le Théâtre et vous" est un tour d'horizon de jeunes comédien-ne-s dans leur dernière année de formation, en partenariat avec le Théâtre école de la Rue de Belleville - Nantes. L'aventure continue cette année. Les portraits vont se succéder pour annoncer les présentations de projets de fin d'études à voir au théâtre dont vous trouverez le programme dans l'article ci dessous:

Parole à JULIETTE DUCORNETZ que l'on pourra voir les 9 et 10 juin à 21h dans "Dans la roue de Lucien Baron" et qui (co)met en scène "Arrête de mourir", le 11 et 12 juin à 18h - avant d'autres projets que l'on pourra voir à la rentrée...


JULIETTE DUCORNETZ. Photo: Cantin Juteau (C)

Comment le théâtre est-il entré dans ta vie? Quel est ton premier souvenir de spectatrice?


J'ai eu la chance d'avoir des parents assez littéraires qui m'ont emmenée petite voir des pièces de théâtre. Mon premier souvenir s'articule autour d'une fable sur un ogre qui souhaitait se faire des amis parmi les humains et désirait donc que ses parents arrêtent de les manger. Les souvenirs sont assez flous, mais je me souviens de cette particularité de la mise en scène: elle était tout en long au milieu du public (et nous séparait donc des deux côtés). Je me souviens également des ambiances apportées, notamment une lumière rouge très puissante qui avait procuré à mon esprit d'enfant une vive peur.


Quand as-tu pris conscience que tu voulais en faire ton métier? Quel sentiment domine quand tu es sur scène?

JULIETTE DUCORNETZ et SAILOR RAVAUD. Photo: Margaux Martin's (C)

Je n'ai pris conscience que récemment que je voulais faire de ce milieu mon futur, notamment grâce à la troisième année qui a permis à mes camarades et moi même de nous lancer dans la mise en scène d'une pièce intégrale. Exercice dans auquel je me suis livrée avec Camille Lelièvre sur un texte pour jeune public d'Irène Cohen Janca, "Arrête de mourir", et avec Apolline Maillard sur un essai de Virginie Despentes, "King Kong Théorie". Cela m'a permis de me rendre compte qu'en plus du métier de comédienne, j'aimais énormément mettre en scène et diriger les autres dans leur jeu.


Lorsque je suis sur scène, le premier sentiment qui me vient est la terreur bizarre d'oublier, d'écorcher, d'échouer... Mon cœur bat à cent à l'heure. Puis lorsque la pièce est lancée, ne pouvant plus faire demi tour, j'ai l'impression que mon corps n'est plus vraiment mien, n'est plus celui de Juliette, même si elle ne part pas complètement, mais se laisse doucement guider par l'histoire qui se déroule. Ca arrive rarement et c'est assez magique comme sensation.


Dans quelle mesure le théâtre a-t-il contribué à ton épanouissement personnel et y contribue-t-il encore?

JULIETTE DUCORNETZ. Photo: Louise Rabiller (C)

J'ai été confrontée à un monde totalement nouveau puisque je n'avais jamais pris de cours de théâtre et avais suivi un cursus plutôt scientifique: les sciences avaient remplacé la littérature. Cela m'a permis de me remettre à lire et de ré-activer ma créativité et mon envie de découverte de moi-même, de mes émotions, de mon corps et des autres, me permettant de me découvrir dans des personnages que je n'aurais jamais cru pouvoir interpréter, notamment le monstre que nous avions travaillé avec Simon Houdin en première année dans le cadre des nos cours de théâtre contemporain. Aujourd'hui le théâtre me permet de garder cette âme d'enfant que je chéris particulièrement et qui est importante dans la construction d'un adulte, mais également d'avoir trouvé une forme de lutte contre le modèle sociétal et les violences qu'il exerce.


Qu'est ce qui a été le plus important pour toi pendant les 3 années du TPN? Ton regard sur le métier de comédien a-t-il changé (si oui comment)?

"Con, Verge, Et...". Photo: PG9 (C)

Je me permets de préciser que je n'ai pas pu suivre la troisième année pour des raisons indépendantes de ma volonté, même si je participe activement aux travaux menés par mon ancienne promotion. Je me prononcerai donc sur les deux années que j'y ai passées. Le plus important a été le regard et le suivi bienveillant de nos professeurs tout au long du cursus: ils ont su distinguer la personnalité de chacun et la prendre en compte. Par exemple, j'ai besoin pour me rendre compte de choses qu'on me les dise clairement, sans détours, quand d'autres camarades ont besoin qu'on mette plus les formes. J'ai énormément aimé le fait que notre formation soit ouverte à d'autres disciplines grâce aux stages clown, danse, caméra... Et le plus important, certainement, est le fait que nous ayons joué dès la première année devant un public ce qui a rendu les choses beaucoup plus concrètes.


Mon regard à changé puisque j'étais totalement ignorante sur la condition et les difficultés d'être comédien! J'en prends conscience au fur et à mesure de mes expériences.


Quels sont tes espoirs, quelles sont tes peurs - notamment dans la situation très particulière actuelle ?

JULIETTE DUCORNETZ. Photo: Rémi Baudry (C)

J'ai comme espoir de monter une association qui se nomme "Tachycardie" avec des camarades de ma promotion, ce qui nous permettrait d'avoir une structure d'accueil pour nos projets présents et futurs et de créer de l'entraide entre nous. Étant actuellement dans trois pièces de théâtre j'espère de tout coeur pouvoir les faire vivre l'année prochaine. Concernant mes peurs elles se situent plus au niveau de l'Etat et des coupes budgétaires qui sont effectuées depuis des années dans notre milieu, ce serait donc plus une peur financière que de création.


Un mot de conclusion?


Une citation de Louis Jouvet: "Le théâtre est le désordre incarné et pour faire l'éloge du théâtre il faut commencer par faire l'éloge du désordre"...


Mes livres de chevets : "Dans l'abîme du temps" de H.P. Lovecraft, "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué" de Howard Buten, "Le conflit la femme et la mère" de Elisabeth Badinter.


JULIETTE DUCORNETZ. Photo: Margaux Martin's (C) - www.margauxmartins.net

auto-portraits d'élèves comédiens

[A SUIVRE!]


NB: les auditions du TPN pour constituer la prochaine Promo commencent Mardi 30 juin 2021. Vous pouvez prendre contact avec la très sympathique équipe par téléphone (02 40 69 62 20), mail (theatrepopulairenantais@gmail.com) ou via le site: www.tpn44.fr




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