Les 1ères parties qu'elle a déjà faites font rêver (Lou Doillon, Arthur H...) et ses projets aussi. Théa chante en anglais, que les choses soient claires, mais elle a été sélectionnée dans le parcours d'accompagnement professionnel des Francofolies parce qu'il aurait été dommage de passer à côté d'elle et que ce mécanisme tombait à point nommé dans son développement. C'est ainsi qu'elle jouera aux rencontres "pro" du Café Pollen le 12 juillet... Mais elle le raconte bien mieux que quiconque! Partez donc à la découverte de son univers... Bonne lecture!
Enchanté Théa... de Bordeaux, une ville magnifique !
Enchanté Philippe. Oui, je suis une pure bordelaise et c'est très agréable à vivre.
C'est une ville qui vous inspire ?
C'est plutôt la région autour qui m'inspire. En ville, pas tant. Mais tout ce qu'il y a autour et je connais plein de petits endroits sympas où je vais me réfugier pour écrire des chansons... Ca va des maisons des copains, aux endroits découverts en ballade...
Plutôt direction l'océan ou les terres ?
Il y a un peu de tout. Vers Carcans, ou plutôt dans la forêt vers Sauternes... C'est très sud-ouest.
Qu'est ce qui un jour a déclenché en vous l'envie de chanter, d'écrire de la musique... ?
Je pense que ça vient plutôt de ma mère. Elle faisait de la musique quand j'étais petite à la maison, piano, guitare, elle chantait. C'est parti de là. Après, j'ai commencé à apprendre toute seule et à prendre des cours de piano. Mais le chant, la guitare, ça vient de ma mère , clairement.
Vous chantez en anglais...
Oui. Pour l'instant, mais je ne me ferme pas de portes.
Vous êtes plus inspirée par cette langue que par le français ?
Oui, après c'est classique c'est souvent pour ça que les français chantent en anglais, c'est vraiment une histoire de goût en terme de musicalité. Charlotte Gainsbourg a dit que c’était la langue des refrains et c'est un peu ça.
De quoi vous inspirez-vous ?
Ca va être l'humeur actuelle ou un album. J'écoute pas mal de musiques tout le temps, constamment. Du coup, il faut éviter de plagier... Je vais m'inspirer de l'ambiance-là d'un disque, d'un truc, d'un morceau, parfois d'un moment précis du morceau, un son me fait penser à telle ambiance et je vais partir de ça...
On parlerait d'un système de miroir ou d'écho?
Oui, en quelque sorte. C'est attraper le petit truc que je trouve intéressant dans le disque. Que ce soit un son de clavier par exemple que je vais essayer de reproduire ou juste l'ambiance, le truc qui se dégage du morceau ou du disque même dans son intégralité.
Comment les choses se déroulent-elles ? Une fois rentrée par cette fenêtre, qu'est-ce qui se passe ?
C'est assez rapide en général. Pas forcément sur les textes, que j'écris souvent avant d'ailleurs. Je vais plutôt coller des textes sur la musique que l'inverse. Souvent je prends le piano, je me fixe 4 types d'accords qui me font penser à cet élément qui m'a interpellé et après je... je sais pas... Il n'y a pas forcément de règle.
On peut considérer que vous gardez en vous l'émotion du texte que vous avez créé auparavant ?
Souvent une thématique revient, mais il y a un peu de ça oui. Après, ça peut aussi m'arriver d'être au piano, d'avoir des mots en tête ou alors de faire un peu de yaourt et une phrase sort toute seule... alors, du piano découlent musique et parole en même temps. C'est très agréable quand ça arrive parce que du coup un morceau est écrit en quelques minutes ! Mais ça n'est pas à chaque fois, malheureusement.
Est-ce que vous sortez beaucoup ? Vous écoutez beaucoup de musique « live »?
Oui. Ces derniers temps, j'étais un peu casanière, mais sinon oui, je vais voir des concerts souvent. Déjà les concerts des copains musiciens. A Bordeaux, il y a une chouette programmation avec toutes les salles, j'essaie d'y aller le plus possible, oui
Il y a une bonne synergie entre tous les musiciens bordelais ?
Oui. Par exemple, la personne avec qui je travaille beaucoup, c'est Vincent Bestaven, Botibol, qui lui joue avec « Petit fantôme », j'ai un autre ami qui est aussi le trompettiste, claviériste du même groupe, mon guitariste fait parti de la même bande de copains etc. On est tous amis et c’est idéal de faire de la musique entre copains et même entre chaque groupe, on se connaît grâce à des systèmes comme la pépinière du Krakatoa où je suis où on peut comment recouper les contacts et s'entre-aider. Il y a plein de possibilités. A Bordeaux, tout le monde se connaît un peu. Dans la région même en général.
Dans le cadre des Francos qu'est-ce qui se passe ? Comment ça se passe ? Vous êtes soutenue dans le cadre du Chantier, qu'est-ce que ça veut dire concrètement ?
Quand j'ai commencé le Chantier des Francos, j'étais un peu en train de repenser mon projet. D'un point de vue ligne artistique je faisais quelque chose de très folk et j'ai plus mis l'accent sur un côté pop, avec un peu plus de caractère on va dire. Du coup, les Francos pour moi c'est tombé pile au bon moment parce que j'avais besoin de conseils sur comment appréhender le projet. J'ai changé beaucoup d'entourage, je suis allée un peu dans tous les sens, ça m'a permis de recueillir des avis, des conseils et puis surtout on a pu faire des résidences qui nous ont permis de faire le set qu'on joue actuellement - je dis on parce que sur scène on est deux. On a retravaillé tout le set avec toutes les nouvelles chansons, on a rencontré des gens notamment par exemple Amaury, de François & The Atlas Moutains qui est contributeur des Francos qui est venu nous aider sur la résidence. Grâce à lui et à eux tous, on a pu prendre un peu de recul sur ce qu'on était en train de faire parce qu'on avait vraiment le nez dedans. Là, en juillet 2019, sans les Francos le projet, je pense, qu'on est serait encore loin.
Ca vous permet de mieux vous comprendre vous-même ?
Oui, ça permet de prendre du recul une fois qu'on a mis le gros coup de turbo au niveau du travail. Et surtout là c'est vraiment ce dont le projet a besoin parce que j'ai trouvé une nouvelle ligne artistique.
Vous avez mué ? Changé de peau ?
Un petit level supérieur est passé. Il est petit, mais j'en ai vraiment le sentiment et on me l'a dit à plusieurs reprises. C'est que le travail paie et qu'on prend la bonne direction.
Quel sera votre prochaine grande échéance ?
Je vais finir les concerts de ce mois-ci à savoir les Francos le 12 et puis l'I-Boat le 18 juillet. Et, à mon avis, je vais bosser toutes mes démos et tous les nouveaux morceaux qui sont déjà bien avancés, je vais finir ça pour m'attaquer à l'enregistrement. Ca va être boulot boulot et peut-être même un peu disparaître quelques semaines/ mois pour me concentrer sur ça..
Vous allez aller dans un des refuges dont vous parliez..
Peut-être, oui. C'est sûrement une idée...
Aux Francos vous jouez au Café Pollen le 12.
On sera deux.
Qui vous accompagne ?
Habituellement, c'est Arno, mais il n'est pas disponible le 12, du coup ça sera Vincent.
Que pensez-vous de la scène musicale française actuellement ? Quel est votre regard sur la création, les systèmes d'aide, les mécanismes, les circuits...
J'ai l'impression qu'elle se développe de plus en plus et je vois, enfin mon seul regard je l'ai surtout localement, parce que je ne sors pas beaucoup de Bordeaux ou du Pays Basque, mais j'ai l'impression que les gens de plus en plus expérimentent, font des projets alors qu'ils en ont déjà plein, font des trucs qu'ils n'ont pas l'habitude de faire, créent des événements... Je vois d'un point de vue concerts, créer des événements un peu comme ça, sans que ce soit à l'arrache, un peu des trucs de dernière minute, faire venir plein de groupes dans un endroit où on n'aurait pas pensé faire un concert juste pare que une personne qui a eu l'envie de créer un petit festival comme ça... J'ai l'impression que les gens sont moins arrêtés et se disent moins tout le monde va dire que c'est une mauvaise idée, ou personne ne va me suivre ou... J'ai l'impression qu'il y a un peu plus d'entrain autant d'un point de vue des structures d'accompagnement comme les Francos ou la Pépinière ou... Ce sont celles que je connais pour l'instant. Même des salles de concerts, comme le Rocher ou l'I-boat, ont la démarche de faire plein de choses. J'ai l'impression que c'est beaucoup plus le cas maintenant qu'il y a 3 ou 4 ans
Cet univers-là vous propulse?
Oui. Ca me donne plein d'idées, ça permet de rencontrer d'autres gens... C'est idéal !
Propos recueillis par #PG9
Théa (page facebook)
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